+ À LIRE AUSSI | Articles parus dans La Libre, dans Le Soir, dans la DH, sur BX1, le reportage sur Canal Z et dans le JT de la RTBF (voir à partir de la minute 24)
En 2024, les scènes subventionnées de Bruxelles et de Wallonie ont accueilli plus de 5,2 millions de spectateur·rices pour des représentations en arts de la scène tous genres confondus.
Nos productions rayonnent également à travers le monde : du Bam à New-York à l’Opéra de Sydney, du Théâtre National de Taiwan au Barbican à Londres, du Festival IN et OFF d’Avignon à la Biennale de Venise, en passant par Paris, Berlin, Milan, Séoul, Stockholm, Amsterdam, Genève, Montréal, et encore au Japon… Nos artistes jouent partout.
Les arts de la scène, ce sont plus de 20.000 artistes, technicien·nes et métiers administratifs qui vivent de cette effervescence et la font vivre.
L’économie des arts de la scène est pourtant fragile. Tant les grandes institutions que les plus petites compagnies construisent leurs saisons, leurs créations sur la base d’un savant équilibre de subventions et recettes propres. Les coupes déjà opérées, suite au plan Oxygène, dans plusieurs grandes villes de Wallonie, et celles annoncées à Bruxelles, mettent en danger l’avenir de certaines productions et vont impacter directement l’emploi tant des artistes que des équipes des structures concernées.
La Fédération des Employeur·euses des Arts de la Scène (FEAS) appelle la FW-B à sacraliser, comme le Gouvernement s’y est engagé, les budgets consacrés aux arts de la scène, sous peine de voir s’effriter le bel édifice construit patiemment, années après années, et que le Covid n’a pas altéré.
Maintenir la vitalité des arts de la scène, c’est aussi s’interroger sur les enjeux et les défis auxquels le secteur des arts de la scène est confronté.
À cet égard, la FEAS a ouvert trois chantiers visant à améliorer le bien-être des travailleur·euses des arts de la scène :
I. Le récent cadastre de l’emploi dans le secteur culture met en lumière la faiblesse des rémunérations des artistes : un artiste salarié gagne en moyenne 12.688 euros brut annuels, 10.213 euros dans le secteur culturel subventionné.
Comment améliorer cette situation ?
- Agir sur les rémunérations. Les barèmes « spectacle » francophones (CP304) sont les plus bas du secteur culturel. La FEAS appelle à une révision des barèmes pour tendre vers ceux pratiqués en Flandre.
- Un autre enjeu majeur est d’accroître le nombre de représentations des spectacles. Une réflexion doit être menée en ce sens, en lien avec les Centres culturels et la FWB, pour restructurer la filière et booster la diffusion en FWB. Augmenter le nombre de représentations d’une même production améliorera la rémunération des artistes en leur garantissant davantage de continuité de travail ;
II. Deuxième chantier pour la FEAS : revoir les rythmes de travail. Une concertation est d’ores et déjà entamée avec l’ATPS (Association des Technicien·ne·s Professionnel·le·s du Spectacle), avant de proposer une réforme du dispositif entre partenaires sociaux.
III. Enfin, de trop nombreux cas ont montré que le secteur des arts de la scène, tant en enseignement que dans le monde du travail, n’était pas moins concerné que le secteur audiovisuel par les phénomènes de harcèlements, de violences sexistes et sexuelles ainsi que de discriminations. Pour changer la donne et garantir un environnement sain, la FEAS a décidé de :
- Adopter une Charte d’engagement à destination de tous ces membres ;
- Constituer une « boîte à outils » permettant aux employeurs de mettre en place les dispositifs de prévention et de gestion des incidents /signalements ;
- Élaborer des modules de formations adaptés à la spécificité des arts de la scène, à l’attention des employeurs et à l’attention des travailleur·euses.
La FEAS avance. Le train est en marche.